L’épidémiologie, dans ses dimensions quantitatives et qualitatives, peut-elle bénéficier de la formidable fenêtre offerte par Internet et les réseaux sociaux sur la perception des sujets, voire des urgences de santé publique par la population ? C’est sur cette base que l’orateur de ce séminaire a été pionnier de ce que l’on peut appeler l’« épidémiologie digitale ». Elle permet avec une extrême rapidité et sensibilité de détecter l’émergence d’une situation inhabituelle comme d’une épidémie, grâce à la détection d’agrégats temporels et géographiques de recherche d’informations ciblées. Elle permet aussi de rapidement percevoir le niveau d’adhésion ou de méfiance de la population vis-à-vis d’une mesure de santé publique. Ce fut le cas pour la défiance vis-à-vis de la vaccination contre la grippe pandémique A H1N1 en 2009. Cette approche a ses forces, ses faiblesses, ses biais et dangers d’interprétation des données, mais elle doit indéniablement trouver sa place dans l’épidémiologie moderne dont la dimension anthropologique s’affirme de manière croissante.
17:30 à 18:30
Séminaire
From Social Networks to Machine Learning: When Epidemiology Is Going Digital
Marcel Salathé
17:30 à 18:30