Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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1. Redéfinition des tâches (édition, grammaire, dictionnaire)

Les grands ouvrages de référence se sont constitués aux alentours de 1900 :

  • Karl Geldner : Avesta, The Sacred Books of the Parsis, 3 tomes respectivement 1886, 1889 et 1896, Stuttgart.
  • Christian Bartholomae, Grundriss der iranischen Philologie. Erster Band, II. Awestasprache und Altpersisch, Strasbourg, 1895-1901, pp. 152-248.
  • Christian Bartholomae : Altiranisches Wörterbuch [AiW], Strasbourg, 1904.

Avec la théorie d'Andreas, la vision est modifiée. En effet, si Geldner reproduit de la meilleure façon possible les textes des manuscrits que nous possédons, il faut désormais, selon Benveniste (1935), écrire une grammaire critique de l'avestique, c'est-à-dire une grammaire qui tienne compte des fausses vocalisations. C'est également dans cette perspective qu'il faut intégrer le livre de Jacque Duchesne-Guillemin Les composés de l'Avesta (Paris, 1936). Le modèle est l'Altindische Grammatik [AIGr] par Jakob Wackernagel et Albert Debrunner, qui comporte plusieurs volumes (la phonétique du vieil-indien, la morphologie, les composés, la dérivation), mais il manque malheureusement un volume sur le verbe. Karl Hoffmann pensait d'ailleurs que la meilleure grammaire avestique était l'AIGr. L'ALF est un petit volume de phonétique et de déclinaison avestique où les faits grammaticaux décrits dans l'AIGr sont présentés du point de vue avestique :

  • Karl Hoffmann et Bernard Forssman : Avestische Laut- und Flexionslehre [ALF], Innsbruck, 1996 (2e éd. 2004).

À cette époque, la première urgence de réadaptation était le dictionnaire de Bartholomae et c'est dans cette optique qu'il faut comprendre le livre de Kellens :

  • Jean Kellens : Les noms-racines de l'Avesta. Wiesbaden, 1974.

Mais la nouvelle perception de l'Avesta change à nouveau la perspective : il faut refaire une édition. Un toilettage, comme on le pensait, ne suffit pas et il n'est pas impossible de réunir des manuscrits pour ce travail, comme on l'a longtemps cru. Il apparaît également aujourd'hui que Geldner a fait également un mauvais choix lors de son édition. En effet, nous avons des manuscrits exégétiques avec traduction pehlevie et des manuscrits liturgiques qui sont des manuscrits pratiques reproduisant des cérémonies et dont se servent les prêtres. Geldner a donné l'avantage aux exégétiques, mais ce sont les liturgiques qui traduisent le plus fidèlement les deux vieilles liturgies. Il faudra donc éditer le texte qui correspond à la plus ancienne élocution graphiquement attestée des manuscrits iraniens.

  • Alberto Cantera, « La liturgie longue zoroastrienne : matériaux pour une nouvelle édition », conférence inédite le 21 mai 2013 au Collège de France, Paris, 2013.