Nous proposerons une réflexion renouvelée sur la question de l’hospitalité alors qu’« on ne comptait plus sur elle » (R. Schérer), au regard de ce moment de l’histoire dont nous sommes contemporains, c’est-à-dire collectivement informés ou personnellement touchés et ainsi y prenant part puisqu’au moins nous avons quelque conversation, inquiétude ou indignation sur ce qui se passe – la réponse violente des États-nations à la circulation des migrants. Le moment présent peut aussi se lire, au-delà des peurs et des indignations, comme le début d’un nouvel ajustement entre mobilité et (multi-)localité. Si l’on veut prendre la mesure du monde en même temps que celle de chaque lieu, nous devrons repenser l’hospitalité, en ré-imaginer aujourd’hui les moyens matériels et sociaux, dans un contexte où l’on ne peut empêcher quiconque de vouloir se déplacer. Cela pose des questions d’anthropologie sociale et d’organisation urbaine, mais la première condition d’une relance contemporaine de l’hospitalité est politique.