La thérapie génique a connu au cours des dernières années des progrès majeurs. En effet, dans la lignée des travaux de l’équipe d’Alain Fischer sur des syndromes d’immunodéficience de l’enfant et de l’approbation récente d’une thérapie en Europe dans le cadre d’une maladie métabolique, il apparaît possible de mettre en œuvre ces thérapeutiques dans un certain nombre d’affections. L’ophtalmologie a été pionnière dans ce domaine grâce à une excellente compréhension de la physiologie moléculaire de la rétine, d’une accessibilité du tissu, du caractère relativement limité de la zone d’injection et de la possibilité d’observer de manière précise et quasi quantitative les éventuels bénéfices thérapeutiques. Les vecteurs utilisés doivent cibler le tissu rétinien en fonction du type cellulaire que l’on cherche à atteindre, mais aussi réguler l’expression à partir de promoteurs spécifiques et permettre de réduire de manière considérable les phénomènes immunitaires éventuellement induits par ces vecteurs.
De nombreux travaux ont été réalisés dans ce domaine et les essais de thérapie génique sont très nombreux avec sans doute, à très court terme, l’approbation de la première thérapie par thérapie génique au niveau oculaire à la suite des travaux de l’équipe de Jean Bennett à Philadelphie.
Le principal vecteur utilisé dans la rétine est le virus adéno-associé (AAV) mais les lentivirus sont eux aussi utilisés lorsqu’il s’agit d’administrer des protéines codées par des gènes de grande taille ne pouvant entrer dans un AAV.
La thérapie génique vise soit la correction génique, soit l’administration de protéines thérapeutiques à titre de facteur trophique, soit dans une approche récente l’administration de protéines sensibles à la lumière, technologie appelée optogénétique évoquée en séminaire et lors du colloque final.