Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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L’histoire de l’ophtalmologie moderne commence avec la découverte de l’ophtalmoscope par Hermann von Helmholtz en 1851. Cet appareil permet d’examiner avec précision le fond d’œil et d’observer la rétine et ses vaisseaux, la papille optique (tête du nerf optique), la macula. L’examen du fond d’œil a conduit à la description d’un grand nombre de maladies oculaires. Plus tard, la découverte de l’angiographie en fluorescence (qui permet de visualiser les vaisseaux de la rétine et de la choroïde) a ouvert les voies de l’analyse et du traitement de plusieurs maladies de la vision. Ces progrès dans les techniques d’exploration de la rétine ont débouché non seulement sur la description de maladies très fréquentes comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), les occlusions veineuses, la rétinopathie diabétique, mais ont aussi conduit à la quantification de la perte neuronale survenue lors de différents processus pathologiques, la corrélation entre la structure de la rétine et sa fonction, l’analyse du stade d’évolution de la maladie et sa corrélation avec des anomalies génétiques pour proposer des cibles thérapeutiques.

Le cours apporte des informations essentielles sur les principes de fonctionnement et les nombreuses opportunités diagnostiques qu’offrent les techniques modernes d’imagerie à haute résolution comme la tomographie par cohérence optique (OCT) et l’optique adaptative. Par exemple, l’optique adaptative permet de visualiser des cônes dans le fond d’œil, les vaisseaux rétiniens, la paroi des vaisseaux et le flux sanguin, le nerf optique. On peut ainsi déceler des microhémorragies ou une inflammation autour des vaisseaux. L’imagerie multimodale et l’ensemble des techniques d’exploration de la rétine rendent possible la caractérisation morphologique et fonctionnelle de la maladie. Cette analyse permet non seulement d’établir des corrélations structure/fonction et corrélations phénotype/génotype, mais aussi de déterminer le rythme de progression de la maladie, et de prendre des décisions thérapeutiques pour une médecine personnalisée.

Nous travaillons actuellement sur le projet HELMHOLTZ qui réunit l’Institut de la Vision et l’Institut Langevin soutenu par l’European Research Council (ERC-Synergy). Ce projet a pour but de développer des technologies d’imagerie ultrasonore et optique non invasives et ultrarapides pour étudier en temps réel la structure et la fonction des cellules de la rétine et de ses vaisseaux, et concevoir des applications en clinique. Ces nouveaux outils permettront de mieux comprendre le fonctionnement rétinien et la découverte de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies de la vision (rétinopathies pigmentaires, DMLA, rétinopathie diabétique, occlusions veineuses rétiniennes, glaucome, etc.), qui pourraient être étendues à d’autres domaines des neurosciences.

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