Résumé
Que ce soit en tant que préceptes régulant la vie des communautés ou comme proclamations oraculaires, les themistes resteront cantonnées dans la poésie archaïque. Le champ sémantique de la themis reste toutefois activable quand la prose se fait jour, et les normes rituelles épigraphiques, entre autres, y recourent parfois pour signifier ce qui « n’est pas religieusement permis » (οὐ θέμις) en contexte cultuel. Deux termes s’imposeront progressivement pour désigner ce que la poésie qualifiait de themistes et de dikai : il s’agit des thesmoi et des nomoi, entre « lois instituées » et « coutumes, lois ». Les premières occurrences de ces mots dans les textes poétiques sont analysées, jusqu’au choix de Solon (et sans doute Dracon avant lui) de rédiger des thesmoi pour assurer l’eunomia aux Athéniens.