Avec le troisième cours a débuté une description de la vie dans le royaume de Babylone pendant ce qu'on peut appeler le « long XVIIe siècle », de 1711 à 1595, c'est-à-dire en incluant la période où le trône fut occupé par Ammi-ṣaduqa et Samsu-ditana ; les aspects événementiels de ces deux règnes ont été examinés lors du dernier cours. On a d'abord exposé ce qu'on sait du roi et de son entourage, puis analysé l'administration provinciale avant de passer à l'étude des structures locales.
Du point de vue institutionnel, le pouvoir dans la Mésopotamie du XVIIe siècle peut être qualifié de monarchie de droit divin : les choses n'ont sur ce point pas évolué depuis la période de Hammu-rabi. Le roi tirait sa légitimité d'une double façon. D'abord de son appartenance dynastique, comme le souligne Abi-ešuh dans une inscription où il se définit comme « descendant de Sumu-la-El, l'héritier princier de Samsu-iluna, semence éternelle de royauté, roi de Babylone, roi de Sumer et Akkad » (RIME 4, p. 405 no 1). Abi-ešuh cite le fondateur de la dynastie, puis son père ; la mention de Hammu-rabi dans la suite de l'inscription figure seulement parce que ce roi avait été le premier constructeur du bâtiment dont la restauration est commémorée. Dans une autre inscription, Ammi-ṣaduqa souligne son droit d'aînesse : « Ammi-ṣaduqa, le roi puissant, roi de Babylone, qui prie la brillante (= Ištar en tant que Vénus), premier né d'Ammi-ditana… » (RIME 4, p. 426 no 1). Le second type de légitimation est de nature théologique. Ainsi, dans l'inscription de fondation d'une forteresse qui porte son nom, Ammi-ditana mit-il l'accent sur l'origine divine de son pouvoir : « [… les dieux Anu et Enlil] ont décrété de leur bouche pure que je lève (haut) la tête et qu'aucun chef ne s'élève contre mon règne. Les dieux Šamaš et Marduk, qui aiment mon règne, ont fait en sorte que ma royauté surpasse les quatre rives et m'ont entièrement confié la direction du peuple des “têtes noires” » (RIME 4, p. 413 no 2).