Dans le premier cours, on a commencé par étudier la façon dont l'époque paléo-babylonienne tardive a été traitée dans l'historiographie ; on a ensuite décrit les principales sources dont dispose l'historien, avant d'esquisser le cadre événementiel général de cette période.
L'histoire politique de la Mésopotamie telle qu'on la représente généralement a été marquée par plusieurs cycles de croissance et de déclin : on peut évoquer, au troisième millénaire, la chute d'Agadé qui clôtura l'aventure impériale inaugurée par le roi Sargon. Ou encore la chute d'Ur, qui mit un terme à la troisième dynastie d'Ur vers 2004. En ce qui concerne le deuxième millénaire, la césure principale est constituée par la fin de la 1re dynastie de Babylone en 1595 avant J.-C. On ne peut pas dire que les chutes d'Akkad ou d'Ur ont été aussi marquantes que celle de Babylone vers 1600 : ce sont des péripéties politico-militaires, mais qui n'ont pas été suivies par une longue période dépourvue de témoignages écrits. En revanche, la chute de Babylone en 1595 a marqué une rupture. On s'interroge encore sur la chronologie absolue : la fin de la 1re dynastie de Babylone a-t-elle vraiment inauguré un âge obscur d'un siècle et demi, dont aucun texte écrit ne nous serait parvenu, comme le donne à penser la chronologie dite moyenne ? Ou bien la chronologie doit-elle être raccourcie, ce qui réduirait cette phase de silence des sources à un demi siècle, comme l'avait proposé Hermann Gasche ? Il est encore trop tôt pour trancher le débat de façon sûre. Il demeure certain que la chute de Babylone marque une césure, qui n'est pas seulement due au hasard des découvertes, avant que les textes datés des rois kassites ne se multiplient. La découverte récente de quelques centaines de textes datés des premiers rois du Pays de la Mer, au XVIe siècle, permet de nuancer la vision traditionnelle d'une rupture radicale : mais les grands sites comme Uruk, Ur, Larsa, Nippur et Isin n'ont pas livré de textes entre la deuxième moitié du XVIIIe siècle et le début du XIVe.