Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Est-il justifié de commencer à parler de « période post-antibiotique » devant la menace de perte d’activité à terme de ces précieuses molécules, particulièrement si la découverte de nouvelles molécules bactéricides continue à stagner ? Quelles sont les options ?

Molécules anti-virulence, vaccins et immunisation passive, phagothérapie, stimulation des défenses immunitaires innées, bactéries tueuses comme Bdellovibrio : même revisitées à l’aune de la biologie moderne, on pressent que ces approches peuvent proposer des applications de niche, mais ne peuvent prétendre à remplacer trait pour trait les antibiotiques. Nous sommes donc condamnés à découvrir de nouveaux antibiotiques. Les résultats des deux décennies écoulées dans ce domaine ont été extrêmement décevants. Il est clair que le paradigme de criblage à haut débit de librairies de composés issus de la chimie industrielle, s’il a pu fonctionner pour un certain nombre de pathologies non infectieuses, a échoué pour la découverte de nouveaux antibiotiques. Par ailleurs, l’analyse, même hautement résolutive, des produits du métabolisme des microorganismes producteurs d’antibiotiques, comme les Streptomyces, produit systématiquement des molécules déjà connues. Au-delà de la mise en place de nouveaux partenariats publics-privés, académiques-industriels pour relancer significativement la recherche et le développement de nouvelles molécules, il convient d’ouvrir ou de consolider de nouvelles voies : découverte et capacité de culture de nouveaux microorganismes, en particulier du sol et des océans, développement d’inhibiteurs de haute affinité des enzymes de résistance, particulièrement des bêta-lactamases à spectre élargi et des carbapénèmases. Le temps presse…

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