Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Ce cours concerne la période qui précède l’année 1793, qui vit la création révolutionnaire du Musée central des arts à Paris dans l’actuel Louvre. Avant  1793, des musées « publics », ouverts à chacun, existaient largement dans l’ensemble de l’Europe. C’est à partir du XVIIIe siècle, en effet, que les princes, les différents souverains, décidèrent d’ouvrir leurs galeries au public. Dans l’espace italien, la première ouverture de musée date de 1734, à Rome, suivie par Florence et Milan ; dans l’espèce germanique, la galerie de tableaux de Brünswick fut accessible au public en 1701, celle de Düsseldorf en 1714, etc. En 1753, le British Museum fut créé à Londres. Seule la France n’avait pas de musée « public », jusqu’à la Révolution française.

La publicité de ces musées dépassait la simple accessibilité physique : des catalogues étaient publiés et traduits dans plusieurs langues, leurs préfaces mettaient en avant la notion de bien commun, de service public rendu en donnant accès aux collections princières. Les musées participaient ainsi d’une logique de générosité nationale, issue des Lumières, selon laquelle le peuple a le droit de participer à la beauté des collections, ce qui va lui permettre d’être plus cultivé et créatif.

Si la circulation de l’idée de musée était transnationale, celle des œuvres l’était également : au nord des Alpes, l’art flamand, hollandais était au cœur de la constitution des collections princières, avec l’art italien, les antiquités et les objets extra-européens, issus d’expéditions scientifiques. Les voyageurs comme Montesquieu et Bergeret de Grancourt – ami et mécène de Jean-Honoré Fragonard – faisaient état de ces circulations, décrivant les galeries de Düsseldorf et Dresde, les admirant et les comparant aux galeries italiennes.