Au lendemain de la guerre, le désir de coopération conduisit à la création des Rencontres assyriologiques internationales (« RAI ») à partir de 1950. La France joua un rôle moteur dans cette entreprise : l'organisation de ces RAI fut confiée à un « Groupe François Thureau-Dangin » dont la présidence fut initialement assurée par Dhorme et le secrétariat par Nougayrol. Neuf des vingt-deux RAI qui eurent lieu de 1950 à 1975 eurent Paris comme siège ; les autres se tinrent notamment à Leyde (trois fois), Heidelberg, Genève, Londres, Strasbourg, Liège, Chicago, Bruxelles, Munich, Rome et Gœttingue. Les RAI servirent notamment de cadre à une négociation délicate, portant sur les dictionnaires d'akkadien. En effet, un dictionnaire d'assyrien était en préparation à Chicago depuis 1921 (le Chicago Assyrian Dictionary, soit CAD) ; il fut relancé sous l'impulsion de L. Oppenheim à partir de 1952. Mais parallèlement, W. von Soden, ayant hérité du fichier de B. Meissner, préparait un « Dictionnaire akkadien » (Akkadisches Handwörterbuch, abrégé en AHw). Un accord fut trouvé, qui consista pour le CAD à ne pas suivre les lettres de l'alphabet, de façon que les deux entreprises se complètent au lieu de se faire concurrence. Les deux premiers volumes du CAD, les lettres Ḫ et G, furent publiés en 1956 ; le AHw parut en suivant l'ordre alphabétique à partir de 1959.
Les recherches sur le terrain reprirent plus ou moins rapidement après la guerre. L'Irak resta le parent pauvre de l'archéologie orientale française : il fallut attendre 1967 pour que Parrot retourne à Larsa, où il passa la main à J. Margueron (1969-1971), avant que J.-L. Huot ne reprenne l'entreprise (1974-1989). En dehors de l'Iran, c'est avant tout sur la Syrie qui se concentrèrent l'attention et les moyens, tant matériels qu'humains. C. Schaeffer continua ses fouilles à Ras Shamra/Ugarit de 1948 à 1970. La plus grande partie des tablettes découvertes à cette époque étaient rédigées en akkadien (et non en ugaritique) ; leur publication fut confiée à J. Nougayrol, qui les édita dans quatre volumes entre 1955 et 1970. Parrot reprit la fouille de Tell Hariri/Mari en 1951 et mena sa 21e et dernière campagne en 1974 ; ce qui marqua cette période, du point de vue assyriologique, c'est surtout la publication des tablettes découvertes avant la guerre. Une nouvelle collection, les Archives royales de Mari (ARM) fut fondée : les épigraphistes ne publièrent pas seulement leur copie des originaux, mais aussi leur transcription et leur traduction, avec des notes et des commentaires parfois très étoffés. Entre 1950 et 1975, pas moins de quinze volumes parurent : aux éditions de lettres (ARM 1-6, 13 et 14) s'ajoutèrent celles de textes administratifs (ARM 7, 9, 11 et 12) et juridiques (ARM 8), ainsi que des outils de recherche (ARM 15 et 17/1).