Presentation
L’Empire romain, le plus vaste et le plus peuplé du monde, avec sa société très urbanisée et son impressionnante architecture, ne sera jamais dépassé durant toute la période préindustrielle européenne. Si Rome a bénéficié d’un gouvernement central et d’une bureaucratie efficaces, d’une armée professionnelle bien entraînée, d’un appareil monétaire stable et d’un système juridique fonctionnel, l’Empire a pourtant fini par décliner et disparaître.
On a longtemps attribué les succès puis les échecs de l’Empire au fait que sa richesse et sa splendeur ne résultaient pas d’une économie performante, mais de l’exploitation que subissaient les pauvres et les provinces. Cet ouvrage brasse un grand volume de nouvelles données archéologiques qui modifient la vision historiographique établie : il montre en effet que la société romaine pratiquait très largement le commerce et avait développé une production qui impliquait des innovations technologiques considérables.
Jean-Pierre Brun est professeur émérite au Collège de France, où il a été titulaire de la chaire Techniques et économies de la Méditerranée antique de 2011 à 2024.
Despina Chatzivasiliou est chercheure au Collège de France.
Willem M. Jongman est professeur émérite à l’université de Groningue (Pays-Bas).
Table of contents
Jean-Pierre Brun – Préface
Willem M. Jongman et Jean-Pierre Brun – Introduction : vers une nouvelle archéologie économique de la Rome antique
Willem M. Jongman – L’économie dans le monde romain : modèles et données
Matthieu Poux – L’économie administrée dans le monde romain : archéologie des réseaux de ravitaillement dans les Gaules et les Germanies au Ier siècle après J.-C.
Michel Reddé – La villa romaine en Gaule du Nord, un facteur de développement économique ?
Marine Lépée – Apports des données archéologiques pour la compréhension de l’économie antique : les boutiques de la moyenne vallée du Rhône comme cas d’étude
Laetitia Cavassa – Recherches récentes sur les ateliers de potiers à Pompéi
Bastien Lemaire – Le faubourg septentrional de Pompéi : organisation et gestion de l’espace périurbain de la porte du Vésuve
David J. Mattingly – Fouiller à Fazzan, en désert libyen : l’économie romaine au-delà de l’Empire
Emmanuel Botte et Kristina Jelinčić – Recherches sur les villae de Dalmatie centrale : l’exemple de la villa romaine de Bunje sur l’île de Brač
Andrew Wilson – L’apport de l’archéologie en économie romaine : conclusions générales
Excerpts
« Deux ou trois siècles d’analyses ont épuisé les possibilités d’exploration de la littérature antique. En revanche, l’archéologie reste une source d’une richesse exponentielle, avec de nouveaux questionnements et des méthodes précises, qui permet de pénétrer dans les ateliers et les manufactures, dans les mines et les carrières, dans les exploitations agricoles. Elle contribue de bien des manières à fournir une approche vivante et tangible de l’histoire humaine. Progresser dans l’histoire économique de l’Antiquité nécessite d’établir des faits, de créer des archives, non pas à partir des données qui sont sur le papier, mais à partir de celles qui sont inscrites dans la terre. »