Presentation
Le droit international de l’environnement, souvent présenté comme un droit empreint de jeunesse, a en fait atteint une certaine maturité. Né dans la mouvance de la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain qui s’est tenue à Stockholm en juin 1972, il s’est depuis considérablement développé au gré de l’adoption de nombreux accords et instruments de portée régionale et universelle. Les attentes sont maintenant tournées vers la nécessité d’un droit plus prescriptif, en complément d’un droit d’exhortation et d’incitation. Si des pas sont accomplis en matière de mise en œuvre des engagements, la protection de l’environnement fait face au défi de sa réalisation concrète, aussi nommée « effectivité », dans un contexte d’urgence écologique. De nouvelles approches s’esquissent pour répondre à cet enjeu, impliquant acteurs publics et privés. Cet ouvrage analyse ces développements, notamment l’évolution du contenu des normes et des standards, la judiciarisation de l’application du droit international de l’environnement ou encore la reconnaissance de droits à la nature.
Laurence Boisson de Chazournes est professeure de droit international et de droit des organisations internationales à l’université de Genève. Investie en tant qu’experte dans de nombreuses instances officielles, elle a été professeure invitée au Collège de France sur la chaire annuelle Avenir commun durable (2022-2023), créée avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de ses grands mécènes Covéa et TotalEnergies.
Table of contents
Laurence Boisson de Chazournes – Le droit international de l’environnement face au défi de l’effectivité : le droit dans les faits
Première partie. Droit international et changements globaux et planétaires : puissance/impuissance du droit ?
Olivier de Frouville – Propos introductifs
Dominique Bourg – Le droit international de l’environnement et les paradoxes de la globalisation
Sandrine Maljean-Dubois – Les forces et les faiblesses du droit international face aux défis planétaires : quelles nécessaires évolutions ?
Nilüfer Oral – What can international law do to address the challenges of climate change: The case of sea-level rise
Deuxième partie. Protection de l’environnement et droits de la personne humaine : quelle(s) alliance(s) ?
Makane Moïse Mbengue – Propos introductifs
Patrícia Galvão Teles – Building blocks for a legal protection of persons displaced in the context of climate change: The protection of persons affected by sea-level rise
Sara L. Seck – Realizing environmental protection through Indigenous laws: Lessons for international environmental law from the Canadian experience
Ricardo Abello-Galvis – Les liens intrinsèques entre les droits de l’homme et la protection de l’environnement dans la jurisprudence de la Cour interaméricaine des droits de l’homme
Camille Letoublon – Responsabilité sociale et environnementale des entreprises multinationales : le devoir de diligence et la protection de l’environnement
Troisième partie. L’environnement, la nature et leurs droits
Thomas Perroud – Propos introductifs
Sacha Bourgeois-Gironde – La personnalité juridique des entités environnementales, une forme d’effectivité sui generis ?
Philippe Cullet – Promesses et limites de la reconnaissance des droits de la nature : le cas des décisions attribuant la personnalité juridique au Gange et à la Yamuna
Nele Matz-Lück – Rights of nature in international environmental law
Quatrième partie. Les juges face au droit international de l’environnement
Yves Daudet – Propos introductifs
Yann Kerbrat – La contribution des juridictions internationales à l’application effective du droit international de l’environnement
Andreas Paulus et Isabel Madeleine Kaiser – Liberté dans le temps : le changement climatique dans la décision de la Cour constitutionnelle fédérale allemande de 2021
Gabrielle Marceau – Comment le juge du droit international économique peut-il contribuer à assurer une protection effective de l’environnement ?
Jean-Marc Thouvenin – Conclusions générales
Excerpts
« La température de la surface du globe a augmenté de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle. Limiter ce réchauffement implique une accélération des efforts d’atténuation dans les domaines de la production et de la consommation d’énergie fossile au cours des prochaines années. Les conséquences sont connues au regard des nombreux phénomènes météorologiques et climatiques violents que nous retrouvons dans chaque région du monde. Cela se traduit notamment par des vagues de chaleur, des précipitations extrêmes, des sécheresses et des cyclones tropicaux. Un tel constat suggère la nécessité d’un déploiement d’efforts significatifs, parmi lesquels le renforcement des engagements et l’application concrète de nombreux corps de règles et principes juridiques. De manière plus générale, il s’agit d’améliorer la “gouvernance” internationale de l’environnement. »