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Quelle place l’Europe occupe-t-elle sur la scène internationale ? Et quelle voix est-elle prête à faire entendre pour rester maîtresse de son destin ? Alors que la pandémie de Covid-19 rebat les cartes de l’ordre mondial en frappant jusqu’aux plus grandes puissances, l’heure de la métamorphose géopolitique de l’Union européenne semble avoir sonné.
Tel est du moins le constat fait par Luuk van Middelaar dans cet ouvrage qui réunit ses quatre conférences prononcées au Collège de France durant le printemps 2021. Après une tentative de définition du concept de « géopolitique », y sont tour à tour analysés les événements survenus depuis 2014 qui ont contribué au « réveil » du Vieux Continent : les crises russo-ukrainienne et turco-grecque, qui ont ébranlé notre vision des frontières ; la crise sanitaire, qui a agi en révélateur de l’hégémonie chinoise ; la crise transatlantique, qui rend de plus en plus manifestes des divergences entre les intérêts des États-Unis et les nôtres. Interrogeant les réactions de l’Europe face à ces chocs successifs, l’auteur conclut que seul un récit commun, dépassant le cadre des valeurs qu’elle s’est donné pour mission de défendre après 1945, pourra aboutir à une Union confiante et respectée.
Historien et philosophe politique, Luuk van Middelaar est professeur de droit européen à l’université de Leyde. Plume et conseiller politique du président du Conseil européen Herman Van Rompuy de 2010 à 2014, il est l’auteur de Le Passage à l’Europe et de Quand l’Europe improvise (Gallimard, 2012 et 2018).
Table of contents
Avant-propos
L’Union européenne face aux voisins russe et turc : la frontière
Première conférence
L’Union européenne face à la Chine : la rareté
Deuxième conférence
L’Europe et les États-Unis : la solitude
Troisième conférence
L’Europe et l’entrée dans l’Histoire : le récit
Quatrième conférence
Excerpts
« Afin de devenir acteur géopolitique, l’Europe se doit de sortir de la pensée universaliste et intemporelle où elle a trouvé refuge après 1945, tant sur le plan des valeurs que sur celui de l’économie. Il lui faut assumer la finitude de l’espace et du temps, réapprendre le langage du pouvoir, entamer, en somme, une vraie métamorphose douloureuse mais libératrice. »