Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Le deuxième cours est revenu sur l’évolution de la nature des liants, leurs principes de séchage et les conséquences sur l’aspect des œuvres. L’interaction entre une œuvre peinte et la lumière est fortement conditionnée par la nature de la technique employée pour sa réalisation. Il est possible de distinguer, au cours de l’histoire, les pratiques qui mettaient en jeu un liant organique à base d’huile, de colle animale, d’œuf, de cire ou de gomme, de celles qui consistent à fixer les couleurs sur un enduit minéral frais à base de chaux. Les peintures des métopes de la tombe de la jeune fille à la balançoire découverte dans la région de Cyrène (Lybie), conservées au musée du Louvre et datées de la fin de IIIsiècle ou du début du IIsiècle avant notre ère, démontrent une prise de conscience forte de cette variété de procédés. L’artiste de Cyrène a combiné dans ce cas deux techniques : d’une part, la fresque et une peinture à liant de chaux, employée pour le décor des éléments architecturaux ainsi que pour la réalisation de subtiles nuances de carnations, et, d’autre part, une pratique à l’encaustique, préférée pour peindre les bijoux, les cheveux ou les vêtements. On peut penser que le peintre a ainsi recherché des effets plus lumineux avec un abondant liant de cire d’abeille. De telles pratiques semblent avoir déjà existé à l’époque de l’Égypte pharaonique comme l’attestent des analyses du buste de Néfertiti conservé au musée égyptien de Berlin. La peinture à l’huile permettra par la suite de renforcer ces effets. Giorgio Vasari expliquait ainsi en 1568 que « ce procédé exalte les couleurs : il ne demande que soin et amour, car l’huile possède en elle-même la propriété de rendre la couleur plus moelleuse, plus douce, plus délicate, plus facile à accorder et à estomper [1]. »

Références

[1] Vasari Giorgio, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chapitre 7, 1568.

Ce cours a été suivi par un séminaire : « Picasso et Ripolin : une relation pleine de couleur » par Francesca Casadio (Art Institute de Chicago, États-Unis).

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