De multiples innovations technologiques, à l’image de celles qui sont réalisées dans le domaine de la médecine ou de l’exploration des planètes, sont utilisées aujourd’hui pour étudier les œuvres d’art à l’aide d’analyses non invasives (sans prélèvement, ni dommage) et in situ (sur le site historique ou dans les musées). La complexité des matériaux employés par les artistes est ainsi étudiée pour apporter des informations aussi bien sur les pratiques artistiques que pour aider à la conservation des œuvres ou contribuer à l’évaluation de leur degré d’authenticité.
Cet enseignement vise à montrer de quelles manières ces outils d’analyse aident à traduire et à comprendre le geste de l’artiste en termes de propriétés physico-chimiques de la matière picturale, d’interaction de l’œuvre avec la lumière, de perception visuelle et de réception culturelle par la société. Il est ainsi possible de mettre en relation l’évolution des pratiques artistiques de la préhistoire au xxe siècle avec celle des savoirs scientifiques et des inventions successives dans le domaine des sciences de la matière. Les développements actuels de la recherche associant chimie et histoire de l’art contribuent ainsi à mettre en lumière, au cœur de la démarche scientifique, le rôle des matières lors du geste créateur.
Les cours ont été suivis de séminaires tenus par des intervenants extérieurs mettant l’accent sur des aspects variés de la recherche, en chimie, mais aussi en droit, archéologie, littérature ou bien dans le domaine industriel. Plutôt que de se focaliser sur un des aspects du cours, ces séminaires ont ainsi été l’occasion de le compléter par un point de vue différent issu d’un champ disciplinaire spécifique. À la manière de travaux pratiques qui illustrent le cours, deux conférences ont enfin permis d’étudier des cas concrets, avec des œuvres prêtées, présentées dans l’auditorium Marguerite de Navarre du Collège de France.