Séance animée par Patrick Boucheron.
Chaque communication de 30 minutes est suivie de 10 minutes de discussion.
Résumé
Le monde scientifique du XVIIIe siècle était encore organisé sur le principe de la « clôture masculine du savoir » (Michèle Le Doeuff). Ni les universités, ni les académies n’acceptaient les femmes. L’accès de celles-ci à l’éducation était limité et les préjugés à l’encontre du savoir féminin restaient puissants. Ainsi, Émilie du Châtelet protestait contre le « préjugé qui nous exclut universellement des sciences » et appelait à faire bénéficier les femmes de « tous les droits de l’humanité et surtout de ceux de l’esprit ».
Or, au-delà de son cas devenu emblématique, des travaux historiques récents, comme ceux de Nina Gelbart, mettent en évidence le rôle actif de plusieurs femmes de science : mathématiciennes, astronomes, physiciennes ou botanistes. Elles furent rares, mais leur mérite fut parfois reconnu et loué. La communication présentera quelques-unes de ces contributions féminines à la science des Lumières et s’attachera surtout à restituer l’expérience de ces femmes au sein d’un monde essentiellement masculin, mais peut-être moins fermé qu’on ne le pense. Ce qui apparaît alors, au coeur de la culture des Lumières, ce sont les tensions entre un imaginaire genré du savoir et une conception plus universaliste de la science.