Séance animée par Vinciane Pirenne-Delforge.
Chaque communication de 30 minutes est suivie de 10 minutes de discussion.
Résumé
Depuis 1948, le droit international des droits de l’Homme garantit un droit de l’Homme de participer à la science et à ses bienfaits (souvent abrégé « droit de l’Homme à la science »). Affaibli par une reformulation plus individualiste et passive lors de sa garantie par le Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels de 1966, ce droit a longtemps été négligé en pratique. Depuis une quinzaine d’années, toutefois, différents efforts de réactivation du droit sont en cours aux Nations unies, et notamment par l’Unesco, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels et la Rapporteuse spéciale sur les droits culturels. La question de l’égalité de participation en science, et notamment de l’égalité des femmes, est au cœur de ces efforts. Cette contribution commencera par présenter les différents types d’obligations et responsabilités que cette égalité fonde pour les États et les organisations internationales, mais aussi pour les communautés scientifiques au titre des trois volets du droit de l’Homme à la science que sont : le droit d’accéder et participer à la pratique scientifique ; le droit d’accéder et participer aux bienfaits de la science ; et le droit d’être protégées des effets néfastes de la science. Il s’agira ensuite de traiter des questions de discrimination des femmes en science qui sont propres à la pratique scientifique et à sa structure normative et institutionnelle, et dont les organes onusiens mentionnés précédemment n’ont pas encore suffisamment traité. En dialogue avec certaines philosophes féministes des sciences, de nouvelles interprétations du droit de l’Homme à la science des femmes seront alors proposées.