Séance animée par François Héran.
Chaque communication de 30 minutes est suivie de 10 minutes de discussion.
Résumé
Pourquoi l’économiste Claudia Goldin obtient-elle le « Nobel » d’économie en 2023 ? Ce prix qui récompense une œuvre originale sur la participation des femmes au marché du travail acte aussi une « révolution tranquille » sur la place prise par le genre en économie. Certes, ce thème n’était pas un point aveugle dans les analyses économiques antérieures, mais il n’était pas non plus considéré comme central ; aujourd’hui, la variété et la qualité des contributions en économie du genre sont impressionnantes. Cette thématique a poussé l’économie à s’ouvrir à d’autres approches pour comprendre les évolutions sociales et les interactions entre vie professionnelle et vie familiale, dépasser la sèche rationalité de « l’homo economicus » par l’appel à d’autres disciplines – psychologie, histoire, sociologie. Les différences de genre sont ainsi devenues un facteur explicatif dans l’analyse de multiples phénomènes économiques, sociaux et politiques. Par exemple, quels sont les effets à court et à long terme des maternités sur les mères, les familles, les entreprises, la croissance ? Faut-il ouvrir plus de crèches ? Les décisions politiques changent-elles quand on impose des quotas de femmes dans les instances élues ?
Dominique Meurs
Dominique Meurs est professeure à l’Université Paris Nanterre, directrice exécutive de la chaire Travail à PSE, codirectrice du programme Travail et emploi au CEPREMAP et chercheuse associée à l'Ined. Ses recherches portent sur les inégalités sur le marché du travail, la mesure de la discrimination à l’encontre des immigrés et descendants et les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes en entreprise.