Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Notre connaissance des bibliothèques publiques est purement littéraire : nous n’en avons aucune trace archéologique. Elles semblent se rétrécir, s’appauvrir dans l’Antiquité tardive, à l’instar de celles d’Occident. Des deux grandes bibliothèques d’Alexandrie, celle du Musée et celle du Sérapeum, il ne reste plus rien passé le IVsiècle.

Une ville comme Alexandrie, centre intellectuel de première envergure, ne pouvait se dispenser de bibliothèques. La production de manuscrits participait d’ailleurs à sa renommée : Jean d’Éphèse relate que Thomas l’Arménien (fin Ve/VIe siècle) s’y approvisionnait en livres. Certaines bibliothèques étaient la propriété des professeurs eux-mêmes, comme le célèbre Origène. L’évêché d’Alexandrie s’est certainement doté d’une bibliothèque, comme ses homologues de Jérusalem ou d’Hippone. L’empereur Julien réclama certains livres de Grégoire de Cappadoce, successeur du grand Athanase.

Des bibliothèques n’appartenant pas à des particuliers, les seules qui soient parvenues jusqu’à nous dépendaient de monastères ou d’églises comme celle du Monastère Blanc (fondé en 350 en face de Panopolis), seule bibliothèque trouvée in situ et qui nous ait livré son catalogue.

Gaston Maspero y découvrit en 1883 des milliers de folios coptes entassés sur le sol d’une salle dérobée, qui servit de dépôt secondaire de livres. Des inscriptions sur les murs en donnent le catalogue et, par leur répartition spatiale, dessinent un classement : le mur nord était consacré au Nouveau Testament, le mur est aux œuvres homilétiques ou historiques, les murs sud et ouest aux vies des saints. Ces inscriptions, comme la grande majorité des livres conservés, sont bien postérieures à l’Antiquité tardive. Ces manuscrits ont été majoritairement écrits entre les IXe et XIIIsiècles. Beaucoup sont cependant des copies d’exemplaires plus anciens et reflètent ainsi une partie de la bibliothèque de la fin de l’Antiquité. C’est à ce titre que nous nous y intéressons, en limitant notre examen aux quelques ouvrages qui jettent des lumières sur le sort de la culture classique en contexte monastique.

Les premiers livres qui retiennent notre attention sont des réceptaires médicaux qui dérivent très fortement de la pharmacologie grecque, notamment galénique (ce qui ressort de l’analyse d’une recette contre des tumeurs), tout en y intégrant des éléments chrétiens.

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