Résumé
2.6. Les auteurs dramatiques (suite)
2.6.1. Les tragiques
Alors qu’Eschyle, qui disparaît des papyrus après le IVe siècle, se fait distancer par le duo Sophocle – Euripide, c’est ce dernier qui est de loin le tragique préféré des Grecs d’Égypte d’après les papyrus. La clarté de la langue, la nature rhétorique et la dimension morale de ses œuvres en faisaient en outre le tragique le plus adapté aux canons de l’enseignement. L’intérêt des chrétiens pour Euripide s’est plus particulièrement noué autour de deux œuvres : Hippolyte et Les Bacchantes.
2.6.2. La comédie : les destins croisés d’Aristophane et de Ménandre
Si l’on fait abstraction de Cratinos et d’Eupolis qui relèvent de l’ancienne comédie, et qui sont lus de façon résiduelle jusqu’au IVe et début Ve siècle, la comédie n’est plus représentée dans les papyrus des IIIe–VIIe siècles que par Aristophane et Ménandre, les plus grands représentants respectivement de l’ancienne et de la nouvelle comédie. Néanmoins, selon l’opinio communis Ménandre serait tombé en disgrâce au profit d’une renaissance d’Aristophane à partir du IVe siècle : quelles peuvent être les raisons du déclin de Ménandre ?
Le déclin de Ménandre : une conséquence directe de la christianisation ?
L’opinion de Démétrios Chalcondyle (1423-1511), rapportée par Jean de Médicis, selon laquelle Ménandre aurait été victime, comme Sappho ou Anacréon, d’une censure de l’Église effrayée de la façon séduisante dont il peignait l’amour dans ses pièces, a été constamment reprise, avec diverses déclinaisons. Néanmoins, l’absence de preuves d’une condamnation expresse de Ménandre par l’Église, jointe aux jugements positifs que l’on trouve très tôt chez les Pères de l’Église empêche d’expliquer son déclin par une censure.