Résumé
1. La littérature chrétienne (suite)
1.2. Les Pères apostoliques
Les œuvres des Pères apostoliques qui suivent immédiatement les écrits des apôtres sont assez peu représentées dans les papyrus. On relève notamment l’absence de témoin grec de Clément de Rome, le premier des Pères apostoliques, et une présence discrète de la Didachê (ou Doctrine des Douze Apôtres, recueil de préceptes moraux datable des alentours de 100).
1.3. La littérature patristique post-apostolique
Elle ne représente que 15 % des livres chrétiens sur papyrus : les données papyrologiques donnent l’impression d’une tradition à la fois aléatoire et très lacunaire. Le cas des Pères de l’Église égyptiens est assez éloquent en ce sens : sans l’exceptionnelle trouvaille de Toura en 1941, Origène et Didyme, théologiens et exégètes qui enseignèrent à Alexandrie, seraient bien peu représentés dans les papyrus.
1.4. La littérature hagiographique
Là encore, peu de témoins grecs, ce qui est à première vue étonnant vu le succès populaire de la littérature hagiographique. Mais c’est en réalité surtout en copte que cette littérature au caractère romanesque se diffuse et s’exprime, tandis que le grec se restreint aux fondamentaux scripturaires.
1.5. Les textes liturgiques
Cette catégorie est la seule à rivaliser avec les textes bibliques au VIIe siècle : si la dimension pratique et fonctionnelle explique le succès et la diffusion des textes liturgiques, on ne doit pas oublier qu’au cours des siècles, la part du nombre de papyrus issus d’établissements religieux augmente, ce qui a également une forte incidence sur leur faciès.
1.6. Conclusions
Les textes bibliques sont ainsi de loin les plus nombreux, talonnés au VIIe siècle par les textes liturgiques, ce qui n’est pas étonnant puisque ceux-ci constituent le pendant pragmatique des textes bibliques sur lesquels s’appuie le christianisme. Il est notable en revanche que les livres les plus appréciés, les Psaumes et Jean, ont tous deux fait l’objet en Égypte au Ve siècle d’adaptations en vers de tradition homérique : littérature chrétienne et littérature classique ne peuvent s’envisager indépendamment l’une de l’autre.