Résumé
Quelques avertissements méthodologiques (suite)
- (le déséquilibre géographique et l’invisibilité d’Alexandrie)
- l’approximation de la datation paléographique et la tendance à antidater les textes ;
- l’état fragmentaire des papyrus qui ne permet pas de savoir si l’on a affaire à un extrait ou une version intégrale d’une œuvre et qui perturbe les statistiques.
Qu’est-ce qu’un papyrus littéraire ?
Au-delà de l’opposition traditionnelle entre papyrus littéraires et documentaires, les réalités que recouvre la notion de papyrus littéraire sont complexes. Pour le travail qui nous occupe ici, on ne cherchera à rendre compte que de tendances générales, sans entrer dans le détail des fonctions attribuées à chaque texte considéré.
Vue d’ensemble des papyrus littéraires
Alors qu’un premier graphique (en valeurs absolues) pourrait laisser penser à une chute radicale du nombre de papyrus littéraires grecs à partir du IIIe siècle, un second graphique dans lequel on a rapporté le nombre des papyrus littéraires à celui de l’ensemble des papyrus grecs montre qu’il n’en est rien puisque la courbe se révèle relativement stable.
Papyrus littéraires classiques et chrétiens
Après quelques caveat complémentaires relatifs à la bipartition entre papyrus littéraires classiques et chrétiens, deux graphiques permettent de montrer la parfaite corrélation entre le développement du christianisme et le développement des livres chrétiens. Il n’en reste pas moins notable qu’après 450, si le nombre des païens devient dérisoire, le nombre de livres de littérature classique se maintient à un niveau qui montre que les chrétiens ont continué à fréquenter la culture classique.
Les auteurs et leurs œuvres
Dernier avertissement méthodologique relatif au hasard des découvertes et des éditions.
1. La littérature chrétienne
Un graphique présentant les grandes catégories de la littérature chrétienne (textes bibliques, textes patristiques, textes hagiographiques et textes liturgiques) montre la suprématie écrasante des textes bibliques jusqu’au VIIIe siècle où ils sont concurrencés par les textes liturgiques.
1.1. La suprématie de la Bible
La Bible, parce qu’elle est au fondement historique du christianisme, s’impose d’emblée comme la lecture préférée des chrétiens. Les papyrus permettent néanmoins de voir que tous les textes de la Bible n’étaient pas lus avec le même intérêt.