Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Au sud-ouest du sanctuaire de Nanna se trouvait un bâtiment décrit par plusieurs inscriptions comme Gipar-ku, soit « Gipar pur ». Il était lié à une fonction religieuse remplie par une personne portant le titre sumérien de « en » : à Ur, il s’agissait d’une femme, qu’on désignera ici par son titre akkadien d’entum. Une inscription de l’une de ces prêtresses, nommée Enanedu, contient cette définition de son rôle : « L’être qui a le grand rôle de bâtir en un lieu pur le Gipar pour en assurer la prêtrise (nam-en), c’est moi ! »

Le bâtiment en question se situe dans le téménos, au sud-ouest de la ziggourat ; il date pour l’essentiel de l’époque d’Ur III, des travaux importants ayant été effectués à l’époque paléo-babylonienne. Le Gipar-ku était presque carré, mesurant 79 m x 76,50 m, et orienté par les angles. L’intérieur était coupé par un couloir transversal, d’où la distinction faite par Woolley entre deux ensembles : le bloc sud-est (C) était le temple de Ningal, le bloc nord-ouest (A + B) formait la résidence de l’entum. On trouve à la limite entre ces deux ensembles des réserves (B1 à B8) et une cuisine (C32-34), qui servaient à la fois à la déesse et à la prêtresse.

Chaque prêtresse-entum était fille du roi qui dominait Ur au moment où elle était choisie par divination, puis installée dans sa fonction : les deux événements furent souvent commémorés par un nom d’année. Elles portaient toutes un nom sumérien en rapport avec leur charge, comme en-me-gal-an-na « entum (apte) aux grands rites de An », en-šà-ki-ág-dnanna « entum bien-aimée de Nanna » ou en-an-e-du7 « entum qui convient à An ». Les activités cultuelles des entum sont malheureusement fort mal documentées ; on en sait davantage sur leur gestion du domaine qu’elles devaient gérer. À leur mort, elles étaient placées dans un caveau funéraire situé sous le bâtiment ; chaque entum devait procurer des offrandes funéraires à celles qui l’avaient précédée. Il est aujourd’hui possible d’améliorer sur certains points la prosopographie des prêtresses-entum qui avait été élaborée par Johannes Renger en 1967. On a pu corriger une erreur ancienne de Gadd : Enšakiag-Nanna était morte lorsque Enanedu occupa la charge d’entum, et la notion de « retraitée », dans ce cas comme dans tous les autres en Mésopotamie, est à oublier [1]. Il n’y avait donc qu’une seule entum vivante à la fois.

Références

[1] D. Charpin, « En marge d’Archibab, 25 : une offrande à Ur d’Etellum, ministre du roi de Larsa Gungunum », NABU, 2017-2, p. 75-77 no 42.

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