Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Les infections intestinales ou diarrhées sont la seconde cause de mortalité infectieuse pédiatrique. On pourrait penser qu’elles apparaissent de ce fait comme une priorité en matière de développement vaccinal. Ce n’est pas le cas à une exception près, la vaccination anti-rotavirus, probablement du fait du nombre restreint de sérotypes, et surtout du fait de l’existence d’un marché dans les pays du Nord, permettant aux industriels un retour sur investissement. Il n’en est pas de même pour les autres pathogènes entériques les plus prévalents tels Shigella, Escherichia coli entérotoxigènes (ETEC), Cryptosporidium, dont la multiplicité des espèces et sérotypes ainsi que la prévalence dans les pays les plus démunis de la planète rendent actuellement illusoire le développement d’un vaccin anti-diarrhée, même si touristes, personnels d’ONG, militaires en opération pourraient en bénéficier. Le sujet est compliqué par l’absence actuelle de consensus sur le mode optimal de conception des candidats vaccins ainsi que leur mode idéal d’administration : vaccin oral stimulant une réponse à prédominance muqueuse contre parentéral, souvent particulaire, stimulant une réponse à prédominance systémique. Un dilemme très complexe émerge de cette dualité : les vaccins parentéraux conjugués classiques (polyoside-protéine porteur) protègent mal le très jeune enfant. Inversement, l’immunogénicité des vaccins oraux est significativement diminuée du fait d’une entité nouvellement reconnue en région hautement endémique, l’entéropathie environnementale pédiatrique qui diminue considérablement la capacité de colonisation, donc de prise de ces vaccins. C’est donc le chemin qui est difficile...