En comparant le frontispice du Léviathan aux vertus royales de l’Eikon basilikè, on propose une relecture de l’emblématique du pouvoir souverain qui vaut autant pour ce qu’elle cache que pour ce qu’elle montre. On évoque ensuite les nombreux débats (attributions, interprétations, traditions) que l’œuvre a suscités en histoire de l’art, notamment à partir de l’enquête de Horst Bredekamp, mais aussi en philosophie politique, depuis l’essai de Carlo Ginzburg définissant « le Léviathan, création artificielle, [qui] se dresse face à ceux qui l’ont créé par leur pacte – ceux dont il est fait – comme un objet qui remplit de crainte ». De quoi est faite cette crainte ? De terreur sacrée, de révérence, d’obéissance ? Et si la figure du roi sacrée était une illusion d’optique ? Autant de questions qui obligent à redéfinir la notion même d’incorporation.
11:00 à 12:00
Cours
Face au Léviathan
2. Nul ne sait ce que peut un corps politique
2. Nul ne sait ce que peut un corps politique
Patrick Boucheron
11:00 à 12:00