Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Si l’on en croit les sources littéraires, il faut attendre la fin du viie siècle pour que se mette en place une véritable politique d’arabisation. Le premier témoignage est dû à al-Balāḏurī : il concerne une décision prise en 693/694 par le calife ‘Abd al-Malik d’arabiser et d’islamiser les protocoles (estampilles apposées au pinceau sur la première des feuilles d’un rouleau). Comme l’Égypte continuait à fournir l’État byzantin en rouleaux de papyrus en échange de pièces d’or (les solidi) mises en circulation dans l’Empire omeyyade, l’empereur byzantin aurait alors menacé le calife de faire frapper des pièces d’or munies d’inscriptions infâmantes pour l’islam s’il ne revenait pas aux protocoles grecs. Ce différend aurait donc eu deux conséquences : le remplacement des solidi par les dinars et la substitution aux protocoles grecs des protocoles arabes avec la basmala. Mais ce récit a paru suspect, ne serait-ce que par l’existence d’un protocole gréco-arabe datant de 674 (P.Ness. III 60). Ce précédent a été néanmoins récemment remis en cause. Les plus anciens protocoles que nous connaissons contenant de l’arabe datent donc bien d’‘Abd al-Malik et confirment le récit d’al-Balāḏurī (à ceci près qu’ils ne sont pas uniquement arabes mais arabo-grecs).

La seconde décision, d’après les sources littéraires, est aussi le fait d’‘Abd al-Malik. Toujours selon al-Balādurī, il aurait ordonné en 700 que le grec, encore utilisé dans la chancellerie de Damas, soit remplacé par l’arabe. Ce texte, quoiqu’il ait servi à appuyer des généralisations sur l’arabisation de l’administration omeyyade dans son ensemble, ne concerne que la Syrie. Pour mesurer l’impact réel de ce processus d’arabisation, nous devons nous tourner vers les papyrus.

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