Résumé
« Connaissance philosophique et connaissance des essences » : le titre de ce colloque pourrait aussi bien être le titre d’un ouvrage qui porterait sur l’œuvre du philosophe Christian Wolff (1679-1754). Il ne faut pas s’en étonner, étant donné le rôle structurant que celle-ci a joué dans l’élaboration d’une métaphysique liée à la science moderne et dans la constitution de la langue philosophique allemande. En partant d’un paragraphe du Discursus praeliminaris, nous montrerons comment la question de la « forme authentique des propositions » apparaît et se constitue dans la pensée de Wolff. Cela nous permettra d’analyser les caractéristiques de la doctrine wolffienne de l’essence, en déterminant aussi comment elle opère tant du point de vue théorique que du point de vue pratique. Nous pourrons alors montrer comment la pensée wolffienne ouvre le champ d’enquête de la métaphysique de la science moderne en mettant en place une série d’élaborations conceptuelles qui sont généralement conçues à partir de leur reprise kantienne, et réduites à elle : la question de l‘articulation de la logique, de la psychologie et de l’ontologie ; l’opposition et l’articulation de l’a priori et de l’a posteriori ; le sens de la notion de possibilité.