Résumé
L'apurement des comptes (nipiṣ nikkassī) était la procédure principale pour le contrôle des activités de tout gestionnaire paléo-babylonien : un bilan était établi entre, d'un côté, les biens qu'il a reçus (namḫartum) et, de l'autre côté, ses dépenses (ṣītum) et son solde (bašītum). La soustraction devait en principe arriver à zéro, au cas contraire, le gestionnaire devait rembourser la différence (ribbatum) sur ses fonds propres (sans parler de subir le mécontentement de ses supérieurs). Des documents étaient rédigés, et consultés lors de l'apurement des comptes, pour justifier chaque opération de réception et de dépense. Un dossier peu étudié concerne l'apurement des comptes de Mukannišum, l'intendant du palais de Mari au temps de Zimri-Lim (1774-1761 av. J.-C.), qui a eu lieu au mois iv de l'année ZL 7. Des dizaines de bordereaux enregistrent les réceptions et les dépenses de métaux précieux par Mukannišum pendant la période de deux ans et cinq mois précédant cette date. Des récapitulatifs ont été préparés avant la procédure, orale et solennelle, pour en faciliter le déroulement. Une comparaison entre les bordereaux et les récapitulatifs permet de mieux comprendre le fonctionnement de la comptabilité mésopotamienne.