Résumé
Si les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale engagent de manière irréversible le bâtiment vers l’industrialisation de ses moyens de production, on oublie souvent que cette modernisation a été permise grâce à un certain nombre de mesures et de dispositions inaugurées sous l’Occupation. C’est en effet le moment où une structure administrative se met en place et un appareil législatif et réglementaire adopté, qui ne seront pas remis en cause à la Libération. C’est aussi le moment où, privés des moyens matériels d’agir, nombre de constructeurs mettent à profit cette longue attente imposée par les circonstances, faisant dire à l’ingénieur André Marini que la guerre aura surtout été « l’occasion pour les techniciens d’un repli sur eux-mêmes, de tentatives et de recherches qui préludent aux réalisations ». Placées sous le signe de la pénurie qui sévit durement au cours de cette période, les actions engagées dans la France de Vichy sont décisives au point de contribuer à l’élaboration d’une doctrine et d’ouvrir la voie au développement d’une véritable industrie du bâtiment après 1945.