Le travail n’est pas une marchandise
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Le travail n’est pas une marchandise

Contenu et sens du travail au XXIe siècle

Éditions du Collège de France
Édition numérique

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Ce n’est ni en défaisant l’État social ni en s’efforçant de le restaurer comme un monument historique que l’on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C’est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu’il est et tel que nous voudrions qu’il soit. Et, aujourd’hui comme hier, la clé de voûte sera le statut accordé au travail.

Face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme, l’horizon du travail au XXIe siècle est celui de son émancipation du règne exclusif de la marchandise. Comme le montre le cas du travail de recherche, les statuts professionnels qui ont résisté à la dynamique du Marché total ne sont donc pas les fossiles d’un monde appelé à disparaître, mais bien plutôt les germes d’un régime de travail réellement humain, qui fasse place au sens et au contenu du travail – c’est-à-dire à l’accomplissement d’une œuvre. Dans sa leçon de clôture prononcée au Collège de France le 22 mai 2019, Alain Supiot invite à repenser la justice sociale au XXIe siècle et, plus particulièrement, le sens et le contenu du travail. Cet ouvrage fait écho à sa leçon inaugurale, Grandeur et misère de l’État social (2013).

Titulaire de la chaire État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités de 2012 à 2019, Alain Supiot est professeur émérite au Collège de France et membre correspondant de la British Academy.

ISBN
978-2-7226-0514-5
Number in collection
17
Publication date
Language
français
Price
3.49 €
Distribution
OpenEdition
Format
Édition numérique

Table of contents

Le mirage de l’ordre spontané du marché

La fiction du travail-marchandise

Le travailleur à l’œuvre

Un cas d’école : le travail universitaire

Excerpts

« Sévissant aujourd’hui dans la plupart des pays, à commencer par ceux qui furent les champions du néolibéralisme, la rage sourde engendrée par l’injustice sociale fait ressurgir partout le césarisme politique − fût-il de facture technocratique − et la dichotomie “ami-ennemi”. Se vérifie ainsi à nouveau le bien-fondé des dispositions du préambule de la Constitution de l’OIT et de la Déclaration de Philadelphie qui, tirant les leçons de la Première, puis de la Seconde Guerre mondiale, ont affirmé “qu’une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale”. Cette affirmation n’est pas l’expression d’un idéalisme désuet, mais le fruit des expériences les plus meurtrières qu’ait connues l’histoire humaine. »