Pourquoi et comment les insectes n’ont-ils que six pattes mais toujours six pattes ? Pourquoi et comment les mouches n’ont-elles qu’une paire d’ailes alors que les papillons en ont deux ? Les animaux segmentés – dont les humains font partie – produisent pendant leurs développements des séries de structures itérées qui sont par la suite identifiées par des gènes appelés « architectes » (les gènes Hox). Cette structure en segments est bien visible lorsque l’on considère notre colonne vertébrale. Chez les insectes, le nombre et la qualité des appendices dorsaux (ailes) et ventraux (pattes) sont fixés par des gènes architectes précis.
Dans ce troisième cours, j’examine des exemples dans lesquels des variations dans la régulation de ces gènes architectes conduisent à des changements drastiques dans l’agencement de ces appendices. Je montre que, dans tous les cas, les morphologies obtenues nous rappellent toujours un animal existant. Par exemple le rajout d’une paire d’ailes chez la mouche nous rappelle la structure d’une libellule, suggérant ainsi les mécanismes évolutifs qui ont vraisemblablement été associés à ces transformations radicales. Ce cours précise également la notion de gènes architectes et introduit les concepts d’« homéose » et de « tagmose », deux concepts importants dans cette discipline de l’évo-dévo.