Résumé
Par rapport aux autres produits de la fameuse triade méditerranéenne – céréales, vin et huile –, l’historiographie a établi une relation quasi axiomatique entre l’oléiculture et la péninsule Ibérique. Cette vision supportée aujourd’hui par la première place de l’Espagne dans la production mondiale d’huile se fonde sur les textes agronomiques latins montrant une grande production d’huile d’olive dès le Ier siècle après J.-C. au moins. Une contradiction se fait jour entre les théories historiographiques « diffusionnistes » qui voient l’implantation de l’olivier et la diffusion de la culture oléicole dans la péninsule Ibérique à partir du Ier millénaire avant J.-C., en les faisant coïncider avec l’arrivée des colons phéniciens, et les études archéobotaniques, qui défendent l’exploitation, voire la culture de l’olivier dans la péninsule au moins depuis le Néolithique. Ce séminaire a eu pour objectif de contester ces paradigmes en traitant des quatre questions suivantes : l’origine de l’olivier dans la péninsule Ibérique, les débuts de la production d’huile d’olive, l’action des Phéniciens et celle des Ibères.