Résumé
Ce séminaire a fait le point des recherches actuelles sur la botanique de l’olivier et son développement sur le long terme en tant qu’arbre exploité puis domestiqué et cultivé. Les méthodes d’investigations utilisent la carpologie et l’anthropologie avec des raffinements récents tels que l’éco-anatomie quantitative et la morphométrie géométrique. Cette méthode consiste à prendre un grand nombre de mesures sur les noyaux d’olives trouvés dans les sédiments archéologiques afin de caractériser les variétés par comparaison avec les exemplaires actuels. Elle permet d’identifier les cultivars utilisés à diverses périodes et donc à les rattacher à des familles désormais bien caractérisées par leurs rendements et leurs qualités organoleptiques. Travaillant aussi sur les bois, l’équipe de l’université de Montpellier a pu prouver l’existence de la taille de l’olivier à l’époque néolithique et donc une forme de culture et même de l’irrigation, notamment au Moyen Âge. Au total, l’histoire naturelle de l’olivier restituée à partir des échantillons prélevés dans les sédiments archéologiques concourt à écrire une histoire de la diffusion de l’oléiculture plus ancienne et plus complexe que les théories traditionnelles : ce ne sont pas les Phéniciens et les Grecs qui ont apporté cette culture en Occident, du moins pas partout. L’olivier était déjà exploité depuis le Néolithique dans la péninsule Ibérique, en Afrique et depuis au moins l’âge du bronze dans la péninsule Italienne. Mais les colons orientaux ont certainement transmis de nouvelles variétés et des améliorations culturales et ils ont dû développer ces cultures dans la partie nord de la Méditerranée.