Résumé
En 1943, l’encyclique Divinante Afflante Spiritu marquait l’abandon de la lecture fondamentaliste et invitait à la lecture critique de la Bible. À partir de ce moment a pu émerger une réflexion sur les modalités d’interprétation de la parole divine. Si les lectures théologiques de la Bible intègrent depuis les outils des sciences des mondes antiques, il faut toutefois reconnaître que telles lectures, destinées à la communauté des croyants et réalisées dans le cadre d’une croyance chrétienne partagée, sont toujours orientées par celle-ci.
La Bible suppose d’abord un déchiffrement, donc une connaissance des langues anciennes (l’hébreu, le grec et l’araméen). L’interprétation vient ensuite, qui demande de reconnaître les présupposés sur lesquels elle repose et ce à quoi elle doit être vigilante. Le risque d’attirer à soi le texte est constant, ce qui est particulièrement grave quand il s’agit de la parole de Dieu. Aussi le travail en groupe est-il nécessaire, pour Marie-Noël Thabut, qui a appris à voir dans la Bible, au cours de ses années d’exégèse, une contestation de la soumission, l’invitant à se demander en retour jusqu’où faire œuvre de liberté dans le commentaire.