Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Nous sommes partis tout d’abord (cinquième et sixième cours) de la chimie. En empruntant certaines analyses à l’histoire de la chimie (Meyerson, Duhem, Peirce), on a insisté sur la pertinence des espèces chimiques comme « paradigme » des espèces naturelles, avant de revenir sur le problème du réductionnisme en distinguant entre réductionnisme ontologique et réductionnisme épistémologique. On a précisé le sens d’une « loi » en chimie, rappelé en quoi consiste la « boîte à outils » du chimiste, ce qu’est le système périodique des éléments, et la nécessité de choisir le bon modèle explicatif (réductionnisme, émergentisme, survenance ?) si l’on veut préserver l’autonomie explicative de la chimie [13] et assurer la spécificité de ses objets et de ses méthodes [14]. En procédant à des rappels historiques, on a présenté quelques difficultés entourant notamment le concept de « microstructure » et celui de « liaison chimique », qui ont fait l’objet de maintes interprétations (modèle ou « structure » de G.N. lewis, conception quantique des orbitales moléculaires ; critiques de la conception structurale de la liaison [15]).

Références

[13] Vihalemm R., « The autonomy of chemistry: old and new problems », Foundations of Chemistry, 13, 2011, 97-107.

[14] Needham P. : « Has Daltonian atomism provided chemistry with any explanations? », Philosophy of Science, 71 ; 2004, 1038-1047 ; « An aristotelian theory of chemical substance », Logical Analysis and History of Philosophy, 12, 2009, 149-64 ; « Microessentialism: What is the argument? », Noûs, 45(1), 2011, 1-21.

[15] Scerri E., « What is an element? What is the periodic table? And what does quantum mechanics contribute to the question? », Foundations of Chemistry, 14(1), 2012, 69-81 ; Siegfried R., From Elements to Atoms: A History of Chemical Composition, Philadelphia, American Philosophical Society, 2002.

[16] Voir par ex. Hendry R. F., « Elements, compounds, and other chemical kinds », Philosophy of Science, 2006, 73, 864-75 ; « Elements » et « Reduction, emergence and physicalism » in Hendry R. F., Needham P. et Woody A. (éd.), Philosophy of Chemistry, 2012, 255-69 et 367-86 ; VandeWall H., « Why water is not H2O, and other critiques of essentialist ontology from the philosophy of chemistry », Philosophy of Science, 74(5), 2007, 906-1 ; van Brakel J., « The Chemistry of Substances and the Philosophy of Mass Terms », Synthese, 69, 1986, 291-324 ; « Chemistry and Physics: No Need for Metaphysical Glue », Foundations of Chemistry, 12, 2010, 123-36.

[17] Sur Kripke, voir Soames S. « The philosophical significance of the Kripkean necessary aposteriori », Philosophical Issues, 16, Philosophy of Language, 2006 ; « Kripke on epistemic and metaphysical possibility: two routes to the necessary a posteriori », in Berger a. (éd.), Saul Kripke, Cambridge, Cambridge UP, 2011, 78-99. Sur Putnam, voir Williams N., « Putnam’s Traditional Neo-Essentialism », The Philosophical Quarterly, 61(242), 2011, 151-70.

[18] LaPorte J., « Chemical Kind term reference and the discovery of essence », Noûs, 30, 1996, 112-132 ; Natural Kinds and Conceptual Change, Cambridge, Cambridge UP, 2004.

[19] Ereshefsky M., « Eliminative Pluralism », Philosophy of Science, 59 ; 1992, 671-690 ; « Species pluralism and anti-realism’, Philosophy of Science, 65(1), 1998, 103-120 ; Wilkins J., « How to be a chaste species pluralist-realist », Biology and Philosophy, 18, 2003, 621-638.

[20] Sanchez C., Chimie des matériaux hybrides, Collège de France/Fayard, 2011 ; Collège de France, 2012, http://books.openedition.org/cdf/493.

[21] Lehn J. M., Chimie des interactions moléculaires (leçon inaugurale), Collège de France, 1980 et leçon de clôture : Rétrospectives et perspectives (vidéo), 2011, http://www.collegede-france.fr/site/jean-marie-lehn/closing-lecture-2010-06-04.htm.