Nous avons abordé plusieurs points, mais je ne développerai ici que la partie dédiée à la taille générale du cortex et celle des aires spécifiquement dédiées à différentes modalités, sensorielles, motrices et cognitives.
Les différentes espèces présentent des cortex de tailles différentes. L’augmentation de la taille générale (le cas échéant), peut se traduire, ou non, par l’apparition de nouveaux champs corticaux qui s’ajoutent aux champs préexistants. Mais, en dehors de l’augmentation de la taille générale, ou de son maintien, on observe aussi des modifications des tailles relatives des différentes aires et des modifications à l’intérieur d’une même aire. Par exemple, chez platypus (l’ornithorynque), on constate non seulement une augmentation de S1 (aire somato-sensorielle primaire), mais aussi à l’intérieur de S1, une augmentation de la représentation du bec qui occupe pratiquement 90 % de la surface sensorielle. Cette augmentation est en relation avec la densité des récepteurs sensoriels sur le bec et les modifications associées dans le comportement de l’animal.
D’autres modifications aussi remarquables sont rencontrées chez la chauve-souris, dont le cortex auditif est en proportion avec les modifications de la cochlée liées à l’importance de l’écholocalisation chez cet animal. Pour faire bonne mesure, notons la taille de la main chez le primates, ou les représentations sensorielles du larynx, des lèvres ou de la langue chez sapiens. Cette dernière série de modifications est en rapport avec le développement des structures orales et elles sont accompagnées de modifications parallèles, dans le même sens, au niveau moteur ou prémoteur. Les aires dites de Brocasont des aires motrices et prémotrices et leur agrandissement chez sapiens est en rapport avec la production de la parole, spécifique de notre espèce.