Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

L’émergence et le succès de la notion de talent et de celle de talent management dans les organisations sont une signature de la globalisation des marchés du travail très qualifié sous la triple influence de l’élévation du niveau de formation de la main-d’œuvre dans les pays très peuplés du continent indien et du sud-est asiatique, qui sont encore « exportateurs nets de talents », de la transformation des grandes entreprises et de leurs implantations mondiales, et des facteurs de mobilité de la main-d’œuvre (coûts décroissants de la mobilité physique, facilitation des services dématérialisés et désancrés géographiquement, équipement des individus et des organisations en outils de recherche d’information et de technologies de comparaison évaluative, usage incontesté de l’anglais comme lingua franca).

L’emploi du vocabulaire du talent fait partie de l’activation de technologies de hiérarchisation mondialisée et de mobilité sélective des travailleurs et des étudiants. Le cadre national habituel de la mesure de la qualité des personnes à l’aide du couple métier/niveau de diplôme ne convient pas à des situations de mobilité mondiale et à un encastrement des emplois très qualifiés dans des marchés globalisés. Le cadre national est en effet celui dans lequel ont été construits tous les dispositifs de formation et la mise en correspondance d’une hiérarchie des formations et d’une hiérarchie des emplois. Or les systèmes de formation diffèrent beaucoup, malgré l’existence de standards dominants de hiérarchisation des niveaux de diplômes (LMD, college graduation, PhD). Par ailleurs, le niveau de diplôme renseigne très inégalement sur la valeur potentielle ou avérée des individus dans les métiers supérieurs.

Références