Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

On a beaucoup parlé de Proust romancier, notamment grâce aux travaux fondateurs de Maurice Bardèche, Jean-Yves Tadié et Michel Raimond. Le cours de cette année offrira en quelque sorte le pendant de ces études critiques, puisqu’il souhaite aborder l’aspect non romanesque de l’œuvre de Proust, laquelle tisse des affinités électives avec l’essai. Il n’a pas pour ambition de définir ce genre – la question a déjà fait l’objet de nombreux travaux récents –, pas plus que d’envisager À la recherche du temps perdu comme un roman essayiste. Il s’agit plutôt de se demander pourquoi l’écrivain ne doit pas être seulement considéré comme un romancier, mais aussi comme un philosophe, un historien de l’art, un sociologue, un linguiste, un géographe, un critique littéraire, etc. Cela implique tout d’abord de se pencher sur les textes écrits avant ou après la Recherche : le Contre Sainte-Beuve bien sûr, mais aussi les Pastiches et mélanges, les essais et les articles. Par ailleurs, le roman lui-même est jalonné par des morceaux théoriques, tel celui de « L’adoration perpétuelle », par des maximes, des sentences, des apophtegmes, qui dissertent plus ou moins longuement sur une question morale, psychologique, esthétique, etc., et qui, à ce titre, peuvent être considérés comme des « essais dans le roman ». La dernière question qui se pose est celle du passage de l’essai au roman : la Recherche est née du projet de Contre Sainte-Beuve, et ce cas original de métamorphose ouvre de nombreuses pistes de réflexion.

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