Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Dans le premier cours, nous avons passé en revue les diverses hypothèses qui ont été proposées sur les fonctions cognitives qui constituent le noyau de la faculté de langage. En partant des propositions systématiques mais déjà anciennes du linguiste James Hockett, et des idées plus récentes de l’article clé de Mark Hauser, Noam Chomsky et W. Tecumseh Fitch (2002), nous avons retenu deux hypothèses essentielles :

  • premièrement, le cerveau humain posséderait une capacité singulière de se forger un « système de liens symboliques », arbitraires, bidirectionnels, reliant des signifiants et signifiés (selon la terminologie saussurienne) ;
  • deuxièmement, le cerveau humain disposerait d’un ou plusieurs « systèmes combinatoires » permettant de composer ces symboles entre eux afin de produire une infinité d’expressions capables d’évoquer une infinité de sens.

Ces deux hypothèses placent la singularité humaine à un haut niveau cognitif : la capacité de manipuler et de combiner des symboles. Dans ce premier cours, nous avons également abordé une autre hypothèse de plus bas niveau, sensori-motrice, selon laquelle la faculté de langage de l’espèce humaine trouverait son origine dans l’anatomie et la biomécanique de l’appareil vocal. Les recherches récentes suggèrent que les modifications de l’anatomie du larynx ne jouent peut-être pas un rôle aussi essentiel qu’on le pensait autrefois, dans la mesure où deux études indiquent que l’appareil vocal des macaques et des babouins est déjà capable de produire de nombreux phonèmes. En revanche, dans les circuits cérébraux de contrôle de l’appareil vocal, on voit clairement apparaître des adaptations propres à Homo sapiens : l’existence d’un cortex moteur laryngé spécifique et de projections axonales directes vers les neurones moteurs du tronc cérébral.