L’espèce humaine présente une multitude de spécificités cognitives qui la distinguent des autres animaux, au point qu’on peut légitimement parler d’une « singularité de l’espèce humaine » – sans pour autant nier, bien entendu, que chacune de nos facultés, comme le soulignait déjà Charles Darwin dans La Descendance de l’homme, trouve son origine dans l’évolution, donc dans l’existence de précurseurs toujours présents chez d’autres espèces animales.
La liste des singularités potentielles de l’espèce humaine est longue : usage de l’outil ? Conscience de soi ? Conscience des autres, par le biais de la théorie de l’esprit ? Capacité de s’éduquer et d’enseigner aux autres ? Créativité musicale, mathématique ou scientifique ? L’objectif du cours de cette année était d’examiner une seule hypothèse unificatrice, celle que la faculté de langage constitue le cœur de la singularité humaine. Selon cette hypothèse, nous posséderions, plus que tout autre espèce animale, des architectures neurales qui nous rendent capables d’exprimer nos pensées de façon symbolique et de les partager avec d’autres.