Cours

Neurogénétique de la physiologie auditive

du au

Le cours de cette année se proposait de faire le point sur les mécanismes moléculaires de l’audition, en examinant comment, vingt-cinq années après ses débuts, l’approche génétique du fonctionnement du système auditif, c’est-à-dire l’étude des surdités héréditaires, continue d’être un levier remarquablement efficace pour accéder à la connaissance de ces mécanismes.

Nous avons débuté cette série de cours par un bref état des lieux des connaissances acquises au début des années 1990, époque à laquelle le déchiffrage moléculaire de la physiologie cochléaire a été initié. De nombreuses recherches antérieures, auxquelles ont contribué aussi bien physiciens que biologistes, avaient alors permis d’aboutir à un modèle détaillé du fonctionnement de la cochlée, rendant compte d’un grand nombre de ses propriétés physiologiques et biophysiques, et tout particulièrement de sa fonction de transduction auditive assurée par les cellules sensorielles ciliées. Ce modèle reste largement en vigueur aujourd’hui. Une facette majeure lui manquait toutefois : une compréhension des mécanismes moléculaires impliqués, à commencer par l’identification des protéines qui y participent. C’est l’approche génétique qui a permis progressivement de combler cette lacune, faisant ainsi entrer le domaine de l’audition dans « l’ère moléculaire ». Nous avons décrit à grands traits l’émergence de cette approche, et les principales avancées qu’elle a permises, conduisant à une compréhension de la physiologie cochléaire en termes moléculaires. Puis nous avons illustré ce qui peut être attendu aujourd’hui de cette approche, sur la base d’un petit nombre d’études récentes issues de notre laboratoire ou d’autres.

La plupart des données obtenues à ce jour portent sur la cochlée, l’organe sensoriel auditif des mammifères. Néanmoins le déchiffrage moléculaire des mécanismes du traitement central du son (dans les différents relais des voies auditives depuis le noyau cochléaire jusqu’au cortex auditif) a d’ores et déjà commencé, en s’appuyant lui aussi sur une stratégie génétique ; il promet d’être le développement majeur du domaine dans les années à venir. Les séminaires qui ont suivi les cours s’inscrivaient dans cette optique. Ils ont porté sur le fonctionnement du cortex auditif. La plasticité de ce système, qui est sollicitée par toutes les méthodes de réhabilitation auditive des surdités, existantes ou en développement, était le thème commun principal de ces séminaires.

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