Antoine Compagnon a choisi cette année de s’intéresser à la figure du chiffonnier, dont il voit de nombreuses apparitions dans l’œuvre poétique de Charles Baudelaire, et que la critique littéraire, Walter Benjamin mis à part, n’a pas suivie de manière exhaustive jusqu’à ce jour. Cette figure est l’occasion de restituer une grande partie du « tableau parisien » tel que les écrivains du XIXe siècle l’éprouvent autour d’eux. Plusieurs enquêtes successives – urbanistique, iconographique, textuelle – permettent de proposer une nouvelle interprétation de la présence d’une telle figure chez Baudelaire, en particulier pour ce qu’elle permet de dire du travail poétique. Elle est l’occasion aussi de dialoguer avec la proposition de Benjamin, qui voulait voir dans le chiffonnier le signe de la permanence d’une identification révolutionnaire chez Baudelaire.
En marge du cours, le séminaire a accueilli dix intervenants proposant des exposés sur le monde des chiffonniers au XIXe siècle ou sur l’importance de ce thème chez quelques écrivains, artistes ou photographes.