Résumé
Est-on certain qu’il faille se risquer jusqu’au Moyen Âge pour trouver des formes violentes de domination masculine ? Le monde contemporain en offre malheureusement le triste spectacle, où s’exhibe crânement le sexe du pouvoir. Dès lors, il est difficile d’adopter la leçon des Grecs, qui riaient de l’impuissance bavarde de Priape. Cette première leçon, sous forme d’introduction générale, cherche dans l’anthropologie structurale mais aussi dans les nouvelles épistémologies féministes de la philosophie politique contemporaine les bases théoriques pour fonder une enquête sur les rapports de pouvoir entre sexe, genre et sexualité, tout en adoptant la méfiance foucaldienne contre le sexe roi et le tout-politique. En analysant deux objets du XIVe siècle (un coffret d’ivoire conservé au musée de Cluny et l’aquamanile figurant sur l’affiche du cours) à la lumière du Lai d’Aristote, on tente de définir ce que l’on attend du Moyen Âge dans cette enquête : une attention plus soutenue à l’ambivalence, qui vaut puissance de renversement.