Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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On s’est plus intéressé aux « œuvres ultimes » en peinture et en musique qu’en littérature, au Schwanengesang de Schubert, à L’Hiver de Poussin. Il s’est agi en partie, mais non pas seulement, d’une réflexion sur les fins de carrière littéraire, avec des modèles aussi éloignés que Rimbaud et Philip Roth. Une question corollaire serait celle-ci : existe-t-il un au-delà de l’écriture ou, plus platement, un après ? Roland Barthes abordait de front ce défi au début de son dernier cours sur La Préparation du roman : peut-on cesser d’écrire, demandait-il ?

Les fins de la littérature, ce seraient donc l’achèvement et l’inachèvement, le dénouement et la prolongation, la retraite et le renouveau, mais aussi l’intention ou le dessein, à l’exclusion bien entendu de la cessation pour de bon.

Le titre « Fins de la littérature » est polysémique. Les mots de fin – au pluriel – et de littérature se sont imposés ; la manière la plus simple de les lier a paru la préposition de, laquelle suggère de multiples résonances. Les fins sont le terme, l’achèvement, l’aboutissement, l’accomplissement, mais aussi le but, l’intention, la visée, le dessein, ou encore le résultat. Les fins sont aussi les confins, les limites de la littérature, lesquelles renvoient à un débat toujours actuel : la littérature peut-elle tout dire ? Barthes commente Valéry en évoquant « la littérature comme l’art de la déception ». C’est dire que la littérature trompe, abuse, désappointe ; au mieux déçoit-elle en bien, selon l’emploi suisse du verbe.