Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

On a vu que, chez Hésiode, les hommes de l’espèce d’or recevaient, après leur mort, un geras royal en devenant des « daimones sur la terre », tandis que les hommes d’argent recevaient une timē en tant que « mortels bienheureux sous la terre ». Après une brève étude sémantique des termes geras et timē, il s’avère qu’ils sont quasiment synonymes dans le texte d’Hésiode et marquent la reconnaissance d’un statut post-mortem sanctionné par l’hommage des mortels. Or, aux héros de la quatrième espèce humaine dont descendent les hommes d’aujourd’hui, rien de tel n’est associé. La poésie hexamétrique archaïque conservée ne porte pas la trace de rituels alloués à des figures appelées hērōes. La première attestation ferme du terme pour désigner le destinataire d’un culte se trouve chez Pindare évoquant Battos, le fondateur de Cyrène, que le peuple vénère en tant que héros sur l’agora de la cité. Après un passage en revue rapide de la bibliographie pléthorique sur le thème des cultes héroïques, on fait l’hypothèse que c’est au cours du VIsiècle que le terme de ἥρως, en tant que seigneur de l’épopée et donc figure du temps passé, a pu être attribué aux défunts honorés collectivement par les communautés civiques en voie de constitution depuis le VIIIe siècle. L’hypothèse sera à éprouver à la lumière de la documentation épigraphique.