Résumé
Chez Le Corbusier, la pratique du dessin est loin de se limiter à ceux que les architectes élaborent dans le cours de l’étude de leurs projets. Comme le montrent les centaines de dessins rassemblés dans le premier volume du catalogue raisonné qui leur est consacré, ils s’inscrivent selon les cas dans le registre de la notation, de l’observation, ou dans celui de l’imagination, par exemple dans certains paysages fantastiques. Au fil des planches d’avant 1914, le regard de Jeanneret s’aiguise et devient moins documentaire et plus synthétique, comme le montrent ses dessins de paysage. L’éventail des techniques utilisées, du graphite à la plume et du crayon de couleur à l’aquarelle, est des plus vastes, confirmant que le corpus de ces documents est bien le socle sur lequel l’architecte construira ce qu’il nommera par la suite son « laboratoire secret ».