Résumé
C’est sur le conseil d’Auguste Perret que Jeanneret découvrit en 1912 l’essai iconoclaste d’Adolf Loos, « Ornement et crime », qui eut sur lui un effet déterminant. Plus que sur l’assimilation par Le Corbusier de la pensée de Loos, c’est sur un ensemble de figures rencontrées dans les intérieurs viennois du second et parisiens du premier que porte l’analyse. Elle met en évidence leur hostilité partagée envers les compositions éclectiques et celles de l’Art nouveau et leur goût pour les objets de bonne facture artisanale et certains meubles types. Au travers d’un parallèle entre la maison construite par Loos pour Tristan Tzara et la villa Stein-de-Monzie de Le Corbusier, l’inclusion d’œuvres d’art comme le bronze d’Henri Matisse Nu couché fait figure de révélateur de leur démarche respective, dont les photographies de différents auteurs donnent des images divergentes.