De nombreuses études en sciences cognitives et en neurosciences mettent en évidence des capacités à la base des mathématiques qui sont présentes à la naissance, qui fonctionnent toute la vie dans tous les coins du monde et qui sont liées à l’apprentissage des mathématiques à l’école. Ces résultats, pourraient-ils fournir des moyens de rendre l’éducation en mathématiques plus efficace, surtout pour les enfants défavorisés ? Les recherches en laboratoire ne peuvent pas résoudre cette question, mais elle peut être abordée par des expériences dans les écoles. Elizabeth Spelke présentera une série d’expériences que nous avons faites dans les quartiers pauvres de Delhi. Celles-ci proposent aux enfants des jeux aux matériaux concrets, joués en groupes, qui exercent leurs intuitions du nombre et de la géométrie dans un contexte social. Deux expériences utilisent la méthode d’études randomisées contrôlées pour évaluer les effets de ces jeux introduits auprès de petits groupes d’enfants en classes maternelles privées. Deux nouvelles expériences pilotes reformulent ces jeux comme activités complémentaires pour tous les élèves d’une classe de l’école publique, en grande section de maternelle ou en CP.
Elisabeth Spelke est professeur au département de psychologie de Harvard et participe aux travaux du Center for Brains, Minds, and Machines du MIT. Après avoir enseigné à l’université de Pennsylvanie, l’université Cornell et le MIT, elle est aujourd’hui membre de la National Academy of Sciences des États-Unis et de l’American Academy of Arts and Sciences et appartient à l’équipe des chercheurs étrangers de la British Academy. Elle a reçu entre autres le prix Carvahlo-Heineken en sciences cognitives (2016), le prix de la National Academy of Sciences en sciences cognitives et psychologie (2014), le prix Jean-Nicod (2009), ainsi que des diplômes honorifiques des universités d’Umea (1993), Paris-Descartes (2007), d’Utrecht (2010) et de l’École pratique des hautes études (1999). Ses travaux sont fortement marqués par trois séjours de recherche passés à Paris qui ont donné lieu à des collaborations à long terme avec des chercheurs en sciences cognitives et en sciences du cerveau.
Elizabet Spelke est membre du Conseil scientifique de l’Éducation nationale.