Résumé
Sur la spécialité et l'universalité du droit commercial beaucoup a été dit, donnant lieu à un débat passionnant qui est loin d'être clos. La vocation transfrontalière du ius mercatorum, qui pourtant porte dans son ADN les caractères du particularisme juridique, a conduit les juristes d'aujourd'hui à parler d'un ordre juridique ‘a-national’. Cette qualification par négation présente, à notre avis, le défaut de faire abstraction du substrat culturel et de la civilisation juridique dans lesquels le droit des affaires s'est façonné. En effet, si ce droit si profondément proprium a donné lieu à une uniformité indéniable à l'échelle européenne, les raisons de ce phénomène ne peuvent pas être trouvées uniquement dans la force irréfrénable du marché. Au-delà des raisons de praticité, y-a-t-il peut-être une fluidité plus profonde au niveau de la culture juridique et de l’anthropologie juridique qui nous permet de dégager des caractères proprement européens de l'évolution du droit des affaires ?